Corpo Médias

- John Cena ? C'est un peintre idéique, non ?

Toffy allume lui-même les cigares de ses invités. Du reste, il semble très contrit qu'on lui refuse un cadeau.

- Cher Noah, je me désole de ne rien pouvoir vous proposer. Un alcool de pixels chantant, peut-être ? J'ai le meilleur de tout Ideo ! Comme vous le savez, je dois effectuer un échange, dans le quartier Zapoï. Vous serez simplement là pour assurer ma sécurité. De vagues terroristes voyageurs m'ont pris pour cible, des censeurs, des oppposants de la liberté d'expression, sans doute engagés par le Dreamag pour me faire taire ! Je ne suis pas homme à me laisser faire, c'est pourquoi j'ai demandé la présence de runners à mes côtés.

Il répondit d'un ton amusé et laconique à Von Diasal.

- Vous semblez tendu, vous. Vous n'acceptez peut-être pas le mot nègre, peut-être...pourtant c'est ce que vous êtes. De peau colorée. Ce qui ne fait aucune différence entre nous...

Il tend la boîte de cigares, de nouveau, en souriant.

- Nous existons depuis quelques mois, comme tout ce qui vit ici.

Les cigares allumés projettent une fumée noire aux reflets orangés, les frottements de la fumée ont des airs de salsa cubaine.

" Putain elle est bonne ta cam !

Pourquoi engager des runers inconnues aux risques de tombé sur des adorateurs du Dreamag alors que vous pouvez vous payé n'importe quel gros bras ou gangster de l'IDEO ? Vous avez l'air malin, alors évitons les secrets Tony .... euh Toffy "

*Vismund afficha un sourire franc*

- Comme dit précédemment monsieur Barbiche je préfère ne pas prendre de verre lors d'un mission, je ne suis pas de ceux qui "tiennent bien l'alcool". Disons que je préfère que vous m'en offriez un verre une fois que vous aurez fait votre livraison dans les meilleures conditions. A ce moment, j'accepterais un verre de ce breuvage qui ma foi sonne déjà comme étant délicat à mes oreilles. Sinon, veuillez pardonner ma curiosité qui ne durera que quelques instants, je suppose que la nature de votre "cargaison" *geste des doigts* doit rester secrète ?

Intercom :
- Tout le groupe : Je vais voir déjà si il me répond à ce sujet, m'est avis qu'on lui arrachera pas des infos aussi facilement à m'sieur Barbiche.

Après quelque bouffées sur le cigare, Eliot pris la parole :
- Vous êtes sûr du commanditaire de ses attaques ? Je suppose qu'un homme aussi influant que vous ne se fait pas que des amis. C'est un peu extrême, même venant Dreammag, un journal soppose rarement à la liberté d'expression, sauf si on l'orriente dans cette voie.

Devant l'explication que Barbiche fournit à Noah concernant ses raisons de faire appel à des runners pour se protéger, Von lutta fort pour réprimer son envie de s'esclaffer.

Ouais... Pas sûr qu'il faille aller chercher aussi loin que des censeurs ou des concurrents commerciaux pour trouver des types qui veulent lui faire la peau.

Puis, quand vint son tour d'avoir une réponse, il serra les poings si forts qu'il en écorcha ses paumes numériques, du sang codé perlant sur la peau meurtrie. Il n'était qu'à un fil de répondre une insulte cinglante, violente, et à attraper le type au col pour le bastonner et lui enseigner une leçon de respect. Il lui fallut toute la volonté du monde pour se contenir et réprimer ses envies de le brutaliser.

Finalement, il ignora la provocation, se rendant compte que leurs communications étaient coupées lorsque le message d'erreur apparut sur l'Intercom. Sa suspicion et sa défiance à l'égard de leur employeur n'en fut qu'alimentée davantage. Il choisit d'ignorer superbement la provocation.

- Et l'add-on dont il est question, il n'est pas plutôt responsable du fait que vous soyez la cible de ces... terroristes ?

Toffy regarde Tony amusé.

- Je crois que vous vous prenez pour le patron, ici. J'espère que vos qualités demeurent quand vient le moment d'être le boss...j'ai besoin de type comme vous, Toffy...euh Tony.

Il met la main sur celle de Tony. Son visage commence à disparaître dans les bouffées de cigare, qu'il relâche avec ses invités.
Il se tourne vers Noah, après avoir réfléchi.

- Vous êtes curieux, pour des runners. A votre avis, une cargaison secrète devrait vous être révélée ? Votre paiement ne sera pas affecté si vous restez ignorants, je vous rassure. C'est un état que vous adorez, qui plus est.

Enfin aux deux autres.

- J'en suis sûr, oui, sinon pourquoi viendrais-je ici ? L'add-on est une nécessité, et le plus savoureux dans cette affaire, c'est que des traîtres du Dreamag me l'offrent sur un plateau...j'adore cet esprit humain. L'absence de morale, ni de convictions, permet d'oeuvrer sans se soucier des pécadilles !

Il sourit, tire une dernière bouffée qu'il souffle vers le visage de Von.

- Nous arrivons, préparez-vous...je vous fais confiance, les gars !

*Vismund fait craquer ses doigts et ses épaules*

Tout en gardant le silence il se demanda tout de même pour quoi ils devaient se préparer alors que la mission promettait une simple escorte sans accroche. Ils verraient le moment voulu et ce moment approchais a grand pas.

Retire sa main dans un air "lache moi je suis pas une tapette"

" Sachez juste Monsieur Barbiche que nous remplirons cette mission, car on aime l'argent et on aime les défis. et si demain on nous demande de vous tuer on le fera pour les même raisons."

( Vous voyez que c'est moi le boss !!! )

La bouffée dans la gueule arracha à VonDeus un grognement qui n'était perceptible que pour lui-même. Il l'avait écouté, flattant d'abord Pavel, puis mettant en doute la curiosité de Noah, avant de répondre à Modigliane sur ce ton mielleux qui lui donnait des envies de meurtre.

Ils arrivaient, très bien. Des traîtres du Dreamag.

Comme il espérait que tout ça s'agisse d'un piège... ! Il avait besoin de se défouler.
Et à portion congrue, de voir s'affaisser le visage suffisant de Barbiche. Encore un type qui représentait tout ce qu'il abhorrait. Dans une certaine mesure, il accordait à Bakerloo un côté sympathique inexistant chez le journaleux.

Eliot se tenait prés. Même s'il avait de sérieux doute sur ce qu'ils allaient devoir affronter. Mais cela ne servait à rien de poser plus de question. Il se rendit alors compte que personne ne leur avait demandé quoi que ce soit au sujet de leurs armes. Alors soit ils ont très confiance en leurs employés, soit ils ont très confiance en eux.

La limousine s'arrête. Les portes s'ouvrent, et Toffy Barbiche sort le premier, suivi par les runners et ses gros bras.
Devant lui, deux femmes. Un entrepôt. Deux deadmotos.



Les deux portent des vêtements légers, sans armes. Elles regardent la troupe, se regardent, et regardent la troupe.
Toffy Barbiche s'avance vers elles, avec toujours les mêmes sourires.


Quand tout à coup !
Le groupe tout entier se sent, chacun dans sa tête et son corps, exploser d'une force inconnue. Comme s'il n'y avait plus de niveaux, plus de classes. Les codes se mettent à défiler devant leurs yeux, et leurs pires ennemis se matérialisent dans l'entrepôt, à côté des deux femmes.
Bakerloo pour Von. Moriarty pour Pavel. Joy pour Noah. Cassandra pour Modi.
Leurs corps s'échauffent et leurs esprits perdent les pédales. De leurs poumons, une rage inextricable les envahit. Ils veulent taper, tuer, déchiqueter quelqu'un, annihiler leurs ennemis et les voir morts pour de bon. Des bruits de mitrailleurs déclenchent chez eux une fureur monstrueuse, et les quatre passent en mode berserk, à foncer sur leurs silhouettes abhorrées.

Chacun peut entendre, avant de passer sans le vouloir du côté de la rage insensée, ces quelques mots d'une des deux femmes. 

- Encore un twiner.

Tony baisse la tête et la relève d'un coup en hurlant : " Je t'ai buté une fois ici même ! Aucun problème pour recommencer Fils de Pute !"

Se transforme directement en Mecha Tony et hurle en fonçant sur Moriarty : " TWINER ??? C'EST PAS UN SANDWICH CHEZ KFC CA ????? AAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHH !!!!!"

Il essaie tout de même de penser à essayer de protéger Toffy sans véritable succès, et à quand même une pensée pour les deux bonnasses devant lui, car faut dire qu'elles sont bien roulés. Ca feraient de parfaite pote femme.

La personnalité d'Eliot laisse alors la place à la rage de Modigliane.
Toi ! dit-il avec une voix remplie à la fois de fureur et de tristesse. Tu n'a pas idée de ce que je te réserve. Tu découvriras dans l'instant ce qu'est la souffrance.
Il s’apprête à s'élancer, et ce n'est pas l'absurdité de la présence de Cassandra ici qui le freinera, après tout l'absurde est déjà flou dans Dreamland alors ici.

Tony fonce sur Moriarty et détruit son adversaire sur place, fusillé. Puis, chaque partie du mécha tony tend à se resserer autour de son corps, de l'emprisonner, de la paralyser. Chaque partie se recroqueville sur lui, formant comme des maillons d'une chaîne qui entoure chaque pore de peau, et il est bientôt en train de suffoquer, à manquer de respiration.


Noah trébuche en course et sa lame vient s'enfoncer dans son gosier. La lame ne le tue pas mais l'empêche de parler. Bientôt, elle est si lourde, et si présente qu'elle forme une deuxième colonne vertèbrale qui pèse une tonne. Il  se sent fondre, à manquer de respiration alors que son corps tombe sur lui-même.


Midas se met  à cracher de l'or par geysers, comme une fontaine dans une bar-miztvah [c'était la quenelle  gratuite du soir]. Il commence à s'étouffer en course dans son vomi, qui se transforme en son palais, sa ville, son tunnel, ses taupes, son père, sa mère, Arjuna, une tarte à la cerise.


Von, en pleine course, est arrêté par un coup de fouet magistral qui le décapite. La langue-fouet de Bakerloo attrape le visage et s'amuse à  jongler avec, en souriant. Puis il plante sa langue dans le cou tranché et fait un défilé révolutionnaire en chantant "dansons la Carmagnole". La langue commence à fouetter sa tête, de plus en plus fort, si bien qu'il  crache du sang par le cou, et il sent encore son corps trembler, ses poumons crachant du sang. L'air ne vient plus par son nez, mais traverse son cou séparé du reste...Ses yeux roulent dans leurs orbites, et tous les cheveux de Bakerloo, l'un après l'autre, comptent les tours.

Tony désinvoque automatiquement son Mecha dès qu'il commence à perdre son souffle, tombe à genoux essayant de reprendre son souffle.

La décapitation, les jongleries, les rires du Fou... VonDeus ne savait plus le haut du bas, il ne comprenait même plus pourquoi il était toujours en vie, abandonnant les notions d'Ideo, de Dreamland, de monde réel, qui se mélangeaient désormais toutes en une soupe bouillante, un amas inepte.

Mais il était toujours conscient, dans son inconscience, et voulait réagir, il voulait anéantir Bakerloo. Il n'y avait plus que ça qui comptait, il était même allé jusqu'à oublier ses raisons. Le Fou devait mourir.

Sentant son corps trembler, il fit bouger les membres de celui-ci pour invoquer une gigantesque comète censée se crasher sur l'ignoble adversaire.

Modigliane essaye de se contrôler. Mais rien n'y fait, il voit toutes ses images défiler devant lui, les agréables, comme les moins agréables et il continu de cracher de l'or. Quand les images passent d'Arjuna à une tarte au cerise, il se dit intérieurement qu'il n'a rien vu d'aussi fou depuis son séjour dans la dimension parallèle, mais qu'après tout il en est revenu. Il essaye de se ressaisir.
- C'est trop absurde. Pensa-t'il.

Au lieu de se sentir libéré, l'oppression sur Tony est nettement plus forte. Il sent sa cage thoracique ouverte en deux, ses poumons mis dans un brasier, et la sueur forme des gouttes énormes qui le noient en quelques secondes. Tout devient noir, flou, et immobile. Juste une voix lui parvient.

- Yern...?





La comète de Von se crashe dans sa cage thoracique, et l'explosion fracture les os qui s'envolent en des centaines de Bakerloo blanc, hurleurs et rigolards, qui volent la respiration de Von. Tout devient noir, et il a l'impression d'être retourné dans son royaume natal, car il est entouré d'étoiles puissantes et de noir imposant. Un silence parfait, et les remue-ménages des astres en révolution.

- Act...




Les images de Modi s'enchaînent à une vitesse qu'il se sent vomir sur sa cage thoracique, qui se dissout sur place. De l'or en fusion transforme son corps en or, et des milliers de taupes entament une procession funèbre en louant son nom. Dans un cercueil pharaonique doré, il entend tout ce qu'on dit de lui, mais tout est fermé, et il manque d'air jusqu'à ne plus rien avoir, que le noir et le silence des tombeaux des rois.

- Se...

Noah, dans ses délires, s'entend mais se rend compte qu'il ne peut pas parler. La pression de la lame devient trop forte, il fond totalement et perd la dernière trace d'air en lui. Sa cage thoracique s'étale dans une flaque, comme le reste de son corps. Tout devient noir, il revoit une dernière fois Néo LSD au soleil couchant, les murs de l'Asylium rosés au crépuscule, et un vieux chapoté tricote des lunes dans son jardin.

- Fi...

Tony tente de relever la tête, regarde autour de lui des réponses à ses questions, cherche les deux femmes, cherche Toffi, et repense à un truc ...

"Putain si c'est son cigare à la con qui nous à niqué ... ils nous a bien eu l'enculé..."

Yern ...

Bayern ?

"pas le moment de penser au foot ...et dire qu'ils ont perdu à City alors qu'ils menaient 2-1 les cons ..."

Puis vint l'explosion dorée de chair et de sang. Le souffle coupé, Von se sentit aspiré sur lui-même, maudissant les Bakerloo rigolards.

Alors soudainement, le calme apaisant de la seconde matrice maternelle. Le domaine d'Universalis, le calme et l'harmonie des étoiles et du vide.

Un son, une voix, un mot...

- Act...

Pouvait-il s'agir d'un sauveur, d'une main secourable venue le sortir de la déraison ? La première partie d'un mot qui se voulait point de repère au milieu du marasme de non-sens et de rage. VonDeus, immobile, compléta en prononçant le mot qui avait donné un sens à sa vie:

- Acteur ?

Il était réduit au rien de la quiétude, ce qui contrastait avec la folie qui l'avait accablé l'instant d'avant. Il ne faisait que dire ce qui lui passait par la tête, soumis par sa détresse apaisée.

*C'était donc ça la mort ? Le repos tant attendu... Le dernier doigt tendu, un adieu sans classe et sans feu d'artifice... C'était donc ça le dernier coup d'spleen, les dernières visions de tout ce qu'on a pu chérir... C'était donc ça... LA MORT ?!*

- NON ! hurla une voix frénétique et emplie de chaleur et d'éclats de rire. NON MEC ! La mort tu l'as déjà vue et plus d'une fois et c'est pas à CA qu'elle ressemble ! Niet, nada que dalle... La c'est de la daube en boite, c'est une mort de cinéma de série Z et encore sans budget ! Et y sont ou mes vrais souvenirs ? Pas de pensée émue pour ma future femme ? On veut transmettre des émotions mais c'est le détail qui solidifie l'ensemble ! Donc je répète JE SUIS l'enfant VIE et je ne suis certainement pas en train de mourir !

Modi essaye de hurler dans les ténébreuse il veux appeler, leur dire d'arrêter. À tous ceux qui pourrait l'entourer dans ce voyage, les taupes qu'il a aperçu.
Drill Doctor, Makita, Séverine...
Les ténèbres ne lui renvoient aucun son.